samedi, avril 20, 2024
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À vélo sur les routes de France

Au nord-ouest, entre forêts et châteaux.

Départ pour quatre jours sur la véloscénie, de Versailles aux portes de la Normandie. Laissez votre regard effleurer les grilles dorées, le haut toit de la chapelle, l’harmonie brique-pierre-ardoise de la cour de marbre, puis tournez le dos au château pour enfourcher votre monture. Après les pavés de la place d’Armes, c’est tête haute que débute l’aventure sur l’avenue de Paris. Si la Véloscénie naît à Notre-Dame de Paris pour rejoindre le Mont-Saint-Michel, un départ de Versailles évite les désagréments de la proche banlieue. D’autant que vous atteignez rapidement le parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse. Les mollets (ou le moteur électrique) sont sollicités, mais vite récompensés par les bords de l’Yvette et le joli bourg de Chevreuse, veillé par sa forteresse. Précédé par sa forêt, Rambouillet offre une étape bienvenue après ces 43 premiers kilomètres.

De bon matin, 30 kilomètres de plus mènent du château des présidents de la République (jusqu’en 2009) à celui de la dernière épouse de Louis XIV. Maintenon s’enorgueillit aussi des restes de son aqueduc, ruineux projet du Roi-Soleil dont on voit les arches à main droite. Au fil des petits villages de la vallée de l’Eure grandissent les flèches de la cathédrale de Chartres, vigie des 20 derniers kilomètres de la seconde journée. Profitez de la soirée pour découvrir, à pied cette fois-ci, les 26 sites éclairés pour « Chartres en lumière ». Le lendemain, détaillez chevreuils et faisans sur la prairie de Luisant, puis remémorez-vous l’oeuvre de Proust sur 30 kilomètres d’une Beauce aussi plate qu’agricole jusqu’à l’étape d’Illiers-Combray. Au programme du dernier jour, une cinquantaine de kilomètres pour rejoindre le Perche vers Thiron-Gardais, longer le château de Nogent-le-Rotrou et finir en beauté à Condé-sur-Huisne.

Au sud-est, la descente du fleuve

Suivez le Rhône sauvage et viticole durant trois jours sur Viarhôna, au départ de Vienne. Même s’ils ne se mouvaient pas sur deux roues, nos ancêtres gallo-romains méritent que l’on s’intéresse à leur héritage viennois. La sous-préfecture iséroise compte ainsi un temple des mieux conservés et un théâtre prisé des jazzmen chaque été. Le vignoble qui dévale le long des coteaux et des terrasses sur la rive droite du Rhône existait lui aussi dans l’Antiquité. Bien exposée au sud-est, l’appellation prend le savoureux nom de côte-rôtie.

Après avoir traversé son cœur à Ampuis, et avant de gagner les vignes de Condrieu, la véloroute aborde l’île du Beurre, centre d’observation de la flore et de la faune du fleuve. Après une pause au musée des Mariniers de Serrières, la journée se termine à Andancette après 43 kilomètres.

Si ViaRhôna ambitionne de longer le Rhône du lac Léman à la Camargue, la journée suivante n’en suit qu’un petit tronçon de 29 kilomètres à travers vergers et vignobles en terrasses jusqu’à l’apothéose : rive droite, côté Ardèche, voici Tournon-sur-Rhône, son puissant château-musée et le saint-joseph, un élégant vin rouge. Il suffit de traverser le pont pour se balader, côté Drôme, à Tain-l’Hermitage, sa cité du chocolat et son crozes-hermitage.

Bien remis de sa soirée, vous abordez la dernière étape de 41 kilomètres, filant sur la voie verte jusqu’à la cité de La Toche-de-Glun, devenue île en 1968 grâce à un barrage de retenue. Valence, avec son marché aux couleurs provençales, et le kiosque à musique immortalisé par Peynet, n’est plus très loin. Quittez la ville par le port de plaisance de l’Épervière. Les grottes préhistoriques de Soyons et les villages de Charmes et de Beauchastel agrémentent les ultimes coups de pédales vers La Voulte-sur-Rhône.

À l’ouest, au grand air du large

Morceau choisi de la Vélodyssée avec trois jours entre la Rochelle et Royan. 1 250 kilomètres de Roscoff à Hendaye: la Vélodyssée n’a pas besoin d’Ulysse pour impressionner ! Plus long itinéraire cycliste balisé de France, elle passe par La Rochelle et son port d’où vous vous élancez. le premier jour est dédié aux plages, vers Aytré et Châtelaillon, avant de rentrer dans les terres jusqu’à la cité royale de Rochefort.

Même distance le lendemain avec 38 kilomètres via une ancienne voie ferrée pour retrouver les parcs à huîtres de Marennes.La découverte ostréicole se poursuit le troisième jour à La Tremblade, avant la forêt de la Coubre, le zoo de la Palmyre et les beaux quartiers de Royan par la corniche.

À l’est, au-dessus des lacs.

Un week-end champenois sur la vélovoie depuis Troyes suffit pour prendre un bain de nature. Avant de céder aux sirènes des magasins d’usine ou au riche patrimoine civil et religieux de Troyes, pourquoi ne pas allers s’aérer dans le parc naturel régional de la Forêt d’Orient ? Une voie verte y mène depuis la périphérie de la ville.

Au bout de 17 kilomètres dans les champs où vous vous mesurerez aux cavaliers de la piste équestre, voici les premières plages du lac d’Orient. Aussi artificiel que les deux autres grands lacs qui le suivent, il fait partie d’un ensemble de 5 000 hectares chargé de réguler le cours de la Seine et de l’Aube. Entre l’eau et les arbres, il n’est pas rare de croiser cerfs, sangliers, oiseaux migrateurs…et baigneurs. Aujourd’hui, vous n’avez qu’un bref aperçu du lac du Temple, puisqu’une étape s’impose à Piney, à mi-chemin.

Après un tour matinal dans la halle en bois, retour au lac du Temple, fort prisé des pêcheurs. La vélovoie s’achève ç Dienville sur la digue du lac Amance. Plutôt que de rebrousser chemin, poussez jusqu’à la jolie cité de Bar-sur-Aube et arrêtez-vous au parc d’attractions Nigloland à Dolaincourt, ou visitez les caves de champagne Nicolo & Paradis à Arsonval.

Au centre, sur les chemins creux.

Suivez les pas des pèlerins pour deux jours sur la véloroute ouest de la Creuse. La cité médiévale de la Souterraine est une halte prisée des randonneurs sur le chemin de Vézelay à Saint-Jacques-de-Compostelle. Vous ne faites qu’en partir pour mettre vos roues dans leur pas avec une courte étape de 26 kilomètres.

Avant de visiter Bénévent-l’Abbaye et son abbatiale, arrêtez-vous au dolmen de la Pierre Folle à Saint-Priest et pédalez dans les 6 kilomètres de montée finale. Le lendemain, le parcours vous mène des gorges granitiques du Thaurion, vers Châtelus-le-Marcheix, à Ambazac en Haute-Vienne par les petites routes.