jeudi, juillet 25, 2024
Europe

Les Canaries ou l’éternel printemps

Paradoxales, les Canaries sont des îles à la fois sublimes et inquiétantes. La stupeur s’empare du voyageur dès son approche de l’archipel espagnol. Transperçant une mer cotonneuse de nuages, le cône parfait du Teide annonce la couleur : les merveilles qui l’attendent sont nées de furies volcaniques.

Les mythes de l’Antiquité racontent, eux, que ces « Îles fortunées » furent modelées par des Atlantes très inspirés. Dans leur frénésie créative, les descendants de Poséidon auraient utilisé toutes les couleurs à leur disposition dans la nature pour concevoir les panoramas les plus exubérants. En effet, peu d’endroits sur la planète possèdent une telle concentration de sites exceptionnels.

Moins portés sur ce genre de considérations esthétiques, les conquistadors espagnols mirent tout le XVe siècle à prendre possession de ces sept îles dispersées à quelque 70 milles nautiques des côtes africaines. Ils les baptisèrent Canarias, non en référence au serin endogène d’un jaune flamboyant, mais à la race de chiens vifs et longilignes qui s’y était épanouie. Canis étant le mot latin pour désigner le meilleur ami de l’homme, ces « îles aux chiens » devinrent  Canariae Insulae. Voilà aussi pourquoi deux dogues des Canaries figurent sur le drapeau de l’archipel.

Toutes différents, les unes sculptées par l’océan et les alizés, les autres par le souffle chaud du Sahara, les Canaries partagent néanmoins un atout essentiel que l’on apprécie d’emblée : un climat subtropical extraordinairement doux et régulier. S’il existe un pays de perpétuel printemps, c’est bien celui-là.